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Page:Les régiments d'infanterie de Compiègne.djvu/91

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À partir de 4 heures, le bombardement par obus de tous calibres et « minen » devient extrêmement violent. Il s’étend sur toute la zone du bois de Vaux-Chapitre et du Fumin, et plus à l’est sur toute la région du Chenois. En même temps que le tir de pilonnage sur les premières lignes, un tir très violent est exécuté sur la tranchée Amilhat, la tranchée de Sungau et le Dépôt.

Plus au sud, tir très nourri sur la crête du Chenois et sur la première ligne de la position intermédiaire.

Dès les premières heures, notre artillerie riposte violemment.

Tout fait présager une attaque.

L’attaque prévue se déclenche à 16 h. 30. Elle est annoncée par allongement du tir ennemi. Elle se prononce sur tout le front nord de la division, depuis la batterie de Damloup jusqu’au ravin des Fontaines.

Dans la zone centrale de la division (quartier gauche de la Laufée zone du Chenois), depuis le matin, le bombardement a été particulièrement violent, derrière les premières lignes, de façon à en isoler complètement les défenseurs.

Au 1er bataillon du 54e, la 3e compagnie est presque totalement anénantie ainsi que les deux sections en ligne de la 4e compagnie. C’est sur la brèche faite au point qu’elles occupent que les Allemands lancent leur assaut et prennent à revers les 2e et 1re compagnies. Le combat est de courte durée : les 200 hommes valides du bataillon se défendent énergiquement, à la grenade, car pas une mitrailleuse n’est en état de tirer et quelques rares fusils peuvent servir. Mais, vite submergé, le bataillon succombe et les survivants tombent aux mains de l’ennemi[1].

Contenue à gauche par le 67e, avec l’appui du peloton restant de la 4e compagnie du 54e (capitaine Lefèvre), l’attaque allemande s’étale vers l’est et fait tomber, en les tournant ou en les prenant enfilade, la 11e compagnie du bataillon Nivelle établie en pre-

  1. Le Commandant Varin, le Capitaine Mirabaud, les Sous-lieutenants Bibet et Girard sont faits prisonniers, ainsi que plusieurs autres officiers et 170 hommes. Le Lieutenant Potel (commandant la 3e compagnie), les sous-lieutenants Bastard, Allouchery, Tranier, Herbillon, Bringand, Dupuis et Blanquet ont été tués.
    En quittant Belrupt, l’effectif du bataillon y compris la compagnie de mitrailleuses était de 18 officiers et 950 hommes.