Page:Les secondes oeuvres de mesdames Des Roches, de Poictiers, mère et fille.djvu/82

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fait croire. Toutefois ces Meres sont tres-ignorantes. C’est un plaisir d’ouïr les plus badines se louer elles mémes disant, Cete Maison étoit ruinée sans moy, mon Mari s’en alloit belistre, ma Belle-Mere coquine, par faute de sçavoir ménager. O comment j’ay été nourrie au pris ! Aussi, dépuis que je suis ceans, j’ay mis les terres en valeur, j’ai retiré des rentes, acquis des moulins. Et pourtant celles qui disent ces lourderies ne sçavent rien que passer le tans inutilement en Banquetz & en Festes. Sev. Vous me donnez un sentiment de la Verité, que je ne connoissois point, méme la voiant tous les jours, de sorte que je delibere changer la nourriture de ma Fille Iris, pour luy faire aprendre quelque bien. Ses façons variables ont merité le nom qu’elle ha : Mais peut étre qu’a vostre persuasion elle sentira un heureux change, pour-veu que sa Mere ne si oppose, car elle m’a dit autres-fois parlant des Filles mieux aprises. Que sert il a une Femme d’entendre les letres, & la Musique ? Je n’ay point sceu tout cela & suis aussi sage qu’une autre. Je ne veus pas que ma Fille en sache plus que moy. Dequoy luy pourroit il profiter ? seroit elle plustost mariee ? Pla. Ho ho, voila de beaux discours, elle pense donc que le sçavoir des Filles ne doit leur servir sinon a l’Avarice & a l’Amour. Vraiment si l’on estime utile tout ce qui est honneste, elles font assez de gain suivant des exercices tant louables. Au de-