Page:Les secondes oeuvres de mesdames Des Roches, de Poictiers, mère et fille.djvu/84

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pour exemple les illustres vertus des Dames excellentes, que je desire qu’elle ensuyve. Seve. Comme ces Sibylles qui se faisoyent renommer au tans passé.

Pla. Mais comme les sages sçavantes, qui se font renommer de nostre tans. Je ne recherche point a luy mettre devant les yeux celles que les anciens ont honorées. Je laisse la sage Eumetis, Arete la grande, la belle-gentille Eudoxie, la savante Theodore, bien que la sincérité de leur espritz, & subtilité de leurs écris les ayent rendues admirables. Il me sufit de representer celles dont notre siecle est riche : comme la docte Sigée, de qui le beau poeme appelé la Ceintre, doit ceindre l’agreable sejour des Muses, & Laure Terracine, de qui le nom volant jusques aux poles ne peut jamais estre atterré. Mais que diray-je de céte Morata, qui receut meritamment du Ciel le nom d’Olympe ? Et comment representerai-je la reverence que je porte a la memoire de la belle, gentille & vertueuse Hippolyte Taurelle, de qui les plaintives Elegies, donnoient tant de plaisir & de peine a son mari absent ? En quelle mode pourrai-je dignement estimer la Sincere Probe, laquelle pillant les vers de l’excellent Poete, en accommode les plus belles sentences aux mysteres divins ? Faisant voir celle qui dérobe plus juste, & celuy qui est dérobé plus riche. Je ne doy oublier non plus Clémence Isore, de qui la devotion liberale donne tous les ans a Thoulouse