Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 01.djvu/115

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qu’elle donne les lumières et le fond, si elle est imprégnée de couleur à l’huile ; grâce à cette teinte, la planche dépose partout de la couleur, le papier restant blanc en face des points où la planche est gravée. La deuxième planche est celle des ombres, elle est toute unie et teintée d’aquarelle, sauf là où il ne doit point y avoir d’ombres, parce que le bois est gravé. La troisième planche, qui est la première à être exécutée, est celle où le profil de toute chose est gravé, sauf là où il n’y a pas de profil indiqué par le noir de la plume. Les épreuves sont tirées à la presse, et on les y remet trois fois, c’est à dire une fois pour chaque planche, en ayant l’attention de bien les repérer. Certes, ce fut là une admirable invention.

On voit que tous ces genres et tous ces arts ingénieux dérivent tous du dessin, qui est nécessairement l’origine de tous. Si on ne l’a pas, on n’a rien. Bien que tous les secrets et les procédés soient bons, le dessin leur est supérieur. Par lui toute chose perdue se retrouve, et par lui toute chose difficile devient facile. On s’en rendra compte en lisant les Vies des Artistes, qui, aidés par la Nature et par leurs études, ont produit ces œuvres surhumaines, par le seul moyen du dessin.

Je terminerai par là l’Introduction des trois Arts, m’étant peut-être plus longuement étendu que je ne le pensais au début, et je vais entreprendre d’écrire les Vies des grands Artistes.