Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 01.djvu/175

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procédés[1], qu’on n’avait pas encore vus, se remarquent dans plusieurs de ses ouvrages et particulièrement sur un devant d’autel représentant l’histoire de San Donato, dans l’église paroissiale d’Arezzo. On en voit d’autres encore à Sant’Agnese et à San Niccolo, dans la même ville[2].

Il fit dans sa patrie un grand nombre d’ouvrages qu’il envoya au dehors, une partie se trouve à Rome dans les églises Saint-Jean et Saint-Pierre ; d’autres à Santa Caterina, de Pise. Dans le transept de cette église, il y a, de lui, sur un autel, un panneau renfermant sainte Catherine et plusieurs épisodes de sa vie, de petites dimensions : un autre petit panneau représente saint François et plusieurs épisodes sur fond d’or[3]. Dans l’église supérieure de San Francesco, à Assise, se trouve un crucifix de sa main, peint à la grecque, sur une poutre qui traverse la nef[4]. Toutes ces œuvres furent très estimées alors ; mais nous ne les regardons plus aujourd’hui que comme des choses curieuses par leur antiquité, et bonnes pour l’époque, quand l’art n’était pas à son apogée, comme maintenant.

Comme Margaritone pratiqua également l’architecture, et bien que je n’aie fait aucune mention des œuvres exécutées sur son dessin, parce qu’elles ne sont d’aucune importance, je ne passerai pas sous silence qu’il donna le dessin et le modèle du palais des Governatori à Ancóne[5], dans le style grec, l’an 1270, comme je le trouve porté dans les documents. On lui doit aussi le dessin de l’église San Ciriaco, dans cette ville[6]. Il mourut à l’âge de 77 ans[7], regrettant, dit-on, d’avoir tant vécu pour voir surgir un nouvel art et la renommée aller à de nouveaux artistes. Il fut enterré dans un tombeau de travertin qui fut détruit en même temps que le Dôme vieux d’Arezzo[8] où on l’avait placé.

  1. Procédés connus et employés bien avant lui.
  2. Toutes ces œuvres ont disparu.
  3. Ibid.
  4. N’existe plus. D’ailleurs fausse attribution ; c’est le crucifix de Giunta Pisano, peint en 1236, enlevé en 1624, et dont on a perdu la trace.
  5. Complètement refait postérieurement.
  6. Construite bien antérieurement. (Commencement du XIe siècle siècle.)
  7. Avant 1299. À cette date, il ne se trouve pas sur le rôle des Frères de la Confraternità, commencé cette même année, et qui mentionne tous les noms des autres citoyens d’Arezzo.
  8. Le Dôme vieux d’Arezzo fut détruit en 1561.