Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 01.djvu/197

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

place d’Or San Michele, la madone [1], dont peu d’années après les miracles furent si nombreux, en sorte que la loggia fut longtemps remplie d’ex-votos, et qui, encore aujourd’hui, est tenue en grande vénération. Finalement à Santa Croce, dans la chapelle de Messer Ridolfo de Bardi, où Giotto peignit la vie de saint François, il fit le tableau en détrempe d’autel, qui représente un Christ en croix, avec la Madeleine et saint Jean pleurant, ainsi que deux frères qui sont sur les côtés et les encadrent[2]. Finalement, Ugolino mourut dans un âge avancé, en 1349 [3], et fut honorablement enterré à Sienne, dans sa patrie.

Stefano, qui, dit-on, fut aussi bon architecte, et on peut le croire d’après ce que nous avons dit plus haut, mourut, à ce qu’on dit, l’année que commença le jubilé de 1350, à l’âge de 49 ans, et fut déposé à Santo Spirito, dans la sépulture de ses ancêtres.




Pietro LAURATI
Peintre siennois, né ...... , mort vers 1350

Pietro Laurati [4], excellent peintre siennois, éprouva quel bonheur peuvent avoir de leur vivant les grands artistes, qui voient leurs œuvres appréciées à leur valeur, aussi bien dans leur patrie qu’au dehors, et qui se savent désirés de tous. Durant toute sa vie, en effet, il fut appelé çà et là en Toscane, et reçu partout avec de grands honneurs, s’étant tout d’abord fait connaître par ses fresques de la Scala, hôpital de Sienne [5]. Il y imita la manière de Giotto, désormais populaire en. Toscane, en sorte qu’on le jugea devoir surpasser, comme cela arriva ensuite, et Cimabue et Giotto et les autres artistes qui l’avaient précédé. D’une part, le groupe de la Vierge, quand elle monte les degrés du temple, accompagnée de Joachim et de sainte Anne, et qu’elle est reçue par le grand-prêtre, d’autre part, le mariage de la Vierge offrent autant

  1. Elle disparut probablement pendant l’incendie de 1304, et fut remplacée par celle, due à Bernardo Daddi, qui se trouve dans le tabernacle d’Or San Michele.
  2. Ce tableau a disparu.
  3. Dans sa première édition, Vasari avait dit 1339.
  4. Frère d’Ambrogio Lorenzetti, tous deux fils de Lorenzo ou Lorenzetto, Mentionné pour la première fois, comme peintre, en 1305. Pietro était probablement l’aîné.
  5. Ces fresques, qui furent détruites en 1720, étaient l’œuvre des deux frères et portaient l’inscription suivante: HOC OPVS FECIT PETRVS LAVRENTII ET AMBROSIVS EIVS FRATER MCCCXXXV