Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 01.djvu/213

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detto, fils de Messer Buonconte Monadelschi, tyran d’Orvieto. On affirme également qu’il fit quelques œuvres de sculpture et avec succès, ce qui n’est pas étonnant, parce qu’il réussissait tout ce qu’il entreprenait, et on lui attribue ainsi le crucifix [1] qui est à Saint-Paul hors les murs, celui qui parla à sainte Brigitte, l’an 1370, comme il faut le croire.

Pietro était grand travailleur et n’épargna aucune fatigue pour rendre son nom glorieux dans les arts. Bon chrétien, ami des pauvres, il fut vénéré, non seulement par ses compatriotes, mais encore par tous ceux qui le connurent. Dans sa vieillesse, il se distingua par une si profonde piété et par une vie si exemplaire qu’on le regardait comme un saint.

Son principal disciple fut Giovanni da Pistoia, qui, dans sa patrie, exécuta des œuvres peu importantes. Cavallini mourut à Rome, à l’âge de quatre-vingt-cinq ans, d’un refroidissement causé par l’humidité des murs sur lesquels il travaillait, et pour n’avoir pas voulu interrompre son travail. Il fut honorablement enseveli dans l’église Saint-Paul hors les murs. Ses peintures datent de l’an 1364 environ.




Simone et Lippo MEMMI
Peintres siennois ; le premier, né en 1285 (?), mort en 1344 ;
le second, né en…, mort en 1357 (?)

Ils peuvent être appelés heureux ceux qui, par suite d’inclinations naturelles, s’adonnent aux beaux-arts et en retirent non seulement honneur et profit, mais encore une renommée presque perpétuelle. Plus heureux encore sont ceux qui, outre ces dispositions, ont dès leur enfance une affabilité et des manières aimables qui les rendent chers à tous les hommes. Mais la plus grande félicité pour un artiste n’est-elle pas, outre toutes ces qualités, de vivre au temps d’un illustre écrivain qui, en échange d’un simple portrait ou d’une autre œuvre faite par amitié, vous procure par ses écrits un renom éternel ? Parmi tous ceux qui s’occupent des arts du dessin, les peintres surtout doivent désirer et rechercher un pareil bonheur, car leurs œuvres périssables ne possèdent pas la même durée presque éternelle que les bronzes et les

    Ugolino di Prete Ilario, Fra Giovanni Leonardelli, Domenico di Meo, 1356-1364. Le nom d’Ugolino y a été déchiffré, avec la date 1364.

  1. Disparu.