Pétrarque, à la demande duquel il fit ensuite le portrait de Madonna Laura, qui lui valut tant d’éloges.
Taddeo, fils de Gaddo Gaddi, Florentin, après la mort de Giotto, qui l’avait tenu sur les fonts baptismaux et qui fut son maître pendant vingt-quatre ans, après la mort de Gaddo, son père, se trouva être, grâce à son jugement et à la force de son esprit, l’un des premiers peintres de son temps et le meilleur disciple de Giotto. Ses premières œuvres, remarquables par une grande facilité due plutôt à la nature qu’à ses études, sont dans l’église de Santa Croce, à Florence, dans la chapelle de la sacristie [1]. De concert avec quelques-uns de ses condisciples, et après la mort de Giotto, il peignit quelques sujets de la vie de sainte Marie-Madeleine[2], où l’on remarque de belles figures et des costumes du temps aussi beaux qu’étranges. Dans la chapelle des Baroncelli et Bandini, où Giotto avait déjà laissé un tableau en détrempe, il fit tout seul sur le mur des fresques admirables tirées de la vie de la Vierge [3]. Au-dessus de la porte de la sacristie, il représenta le Christ discutant avec les docteurs dans le temple ; cette fresque fut ensuite à demi ruinée, quand Cosme l’Ancien de Médicis construisit le noviciat, la chapelle et le corridor allant à la sacristie, pour mettre une corniche de pierre au-dessus de la porte [4] ; il peignit également à fresque la chapelle des Bellacci et celle de Saint-André, à côté d’une des trois peintes par Giotto, et y représenta le Christ faisant abandonner leurs filets à André et à Pierre, ainsi que la Crucifixion de cet apôtre. Sur la porte latérale, à côté du tombeau de Carlo Marsuppini d’Arezzo, il y a de lui un Christ mort avec les Maries, peint à fresque, qui fut très estimé. Au delà de la cloison qui divise l’église, à main gauche, au-dessus du Crucifix de Donatello, il peignit à fresque saint François apparaissant dans les airs et ressuscitant un enfant qui s’était tué en tombant du haut d’un balcon. Dans cette histoire, il mit les portraits de Giotto, son maître, de Dante, de Guido Cavalcanti, et de lui-même,