Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 01.djvu/241

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y voit actuellement. Pendant qu’il était occupé à ces travaux, n’abandonnant pas la peinture, il fit un tableau en détrempe, destiné au maître-autel de San Pancrazio, et représentant la Vierge, saint Jean-Baptiste et saint Jean l’Évangéliste, accompagnés de saint Nérée, saint Achillée, saint Pancrace et d’autres saints[1]. Le meilleur de cette composition, où l’on voit de bonnes choses, est la prédelle, divisée en huit petits épisodes de la vie de la Vierge, et de celle de Santa Reparata[2].

Le tableau qu’il fit ensuite pour le maître-autel de Santa Maria Maggiore, à Florence, et qui lui fut commandé par Barone Cappelli en 1348[3], représente un Couronnement de la Vierge, entourée d’anges qui dansent[4]. Peu après, dans l’église paroissiale de Prato, refaite l’an 1312 sous la direction de Giovanni Pisano, il peignit à fresque la chapelle qui contient la ceinture de la Vierge, et y figura plusieurs épisodes de sa vie[5] ; il laissa de plus une foule d’ouvrages dans différentes églises du même pays, riches en monastères et en couvents remarquables.

Il peignit ensuite l’arc au-dessus de la porte de San Romeo, et exécuta en détrempe, à Orto San Michele, un Christ discutant avec les docteurs dans le temple[6]. À la même époque, comme on avait jeté à terre plusieurs maisons pour agrandir la place de la Seigneurie, et en particulier l’église de San Romolo, elle fut refaite sur le dessin d’Agnolo[7], dont on voit quantité de tableaux dans les églises de la ville.

On reconnaît de même, dans les environs de Florence, nombre de peintures de sa main, dont il retira de riches profits, bien qu’il travaillât plutôt pour faire comme ses ancêtres que par amour pour l’art. Il s’adonna de plus en plus au commerce qui lui rapportait davantage ; ses fils, ne voulant pas vivre en artistes, ouvrirent avec lui une boutique à Venise, et bientôt il ne s’occupa plus de peinture que comme d’un passe-temps. Ayant acquis de cette manière de grandes richesses, grâce à son trafic et à son art, il mourut, à l’âge de 63 ans, d’une fièvre maligne qui l’emporta en peu de jours[8].

  1. Actuellement à l’Académie des Beaux-Arts de Florence.
  2. Il n’y en avait que sept et il en manque une.
  3. Cette date paraît inexacte ; Agnolo devait être bien jeune à cette date
  4. Peinture perdue.
  5. Ces fresques existent encore, en bon état ; commencées en 1365. La chapelle fut dédiée le 4 avril 1395.
  6. Ces deux peintures n’existent plus.
  7. Attribution incertaine.
  8. Le 16 octobre 1396, d’après le registre des morts, qui existe encore : 1396,