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pour armoiries. Son portrait était dans le Dôme vieux avant qu’il fût détruit[1]. Ses œuvres datent de l’an 1380 à l’an 1400[2].



 

Gherardo STARNINA
Peintre florentin, né en 1354, mort en 1408

Vraiment, celui qui voyage loin de sa patrie et fréquente les hommes étrangers voit souvent son caractère s’améliorer en bien. Gherardo[3], fils de Jacopo Stanini, peintre florentin, n’était pas d’un méchant naturel, mais, dans ses relations, il était dur et hautain, ce qui lui nuisait plus qu’à ceux qu’il fréquentait, et lui aurait encore plus nui s’il n’eût fait un long séjour en Espagne, où il apprit à pratiquer la courtoisie et l’urbanité. Il s’opéra en lui un tel changement que, lorsqu’il revint à Florence, beaucoup de ses concitoyens qui, avant son départ, le haïssaient à mort, le reçurent avec beaucoup d’amabilité à son retour, et l’aimèrent toujours, tant il était devenu courtois et aimable.

Il naquit à Florence l’an 1354, et, comme en grandissant il montrait une inclination naturelle pour le dessin, il fut confié à Antonio Viniziano pour que celui-ci lui apprît à dessiner et à peindre. Ayant appris en quelques années le dessin et l’usage des couleurs, et ayant donné une preuve de son savoir par quelques œuvres exécutées dans une belle manière, il quitta l’atelier d’Antonio et travailla pour son compte. À Santa Croce, dans la chapelle des Castellani[4], Michele de Vanni, honorable citoyen appartenant à cette famille, lui fit peindre à fresque plusieurs sujets tirés de la vie de saint Antoine, abbé, et de celle de saint Nicolas, évêque. Ces fresques, d’une belle manière et d’une exécution soignée, le firent remarquer comme un excellent peintre par quelques Espagnols qui se trouvaient alors à Florence pour leurs affaires ; ils l’emmenèrent en Espagne et le présentèrent au roi, qui le reçut favorablement, d’autant plus qu’il y avait à ce moment pénurie

  1. Détruit en 1561.
  2. Plutôt de 1361 à 1408.
  3. Immatriculé en 1887, dans le livre de la Compagnie des peintres : Gherardo di Jacopo Starna, dipintore. On lui attribue avec vraisemblance une Purification de la Vierge et une Prédication de saint Etienne, dans l’église paroissiale de Prato, chapelle à droite du chœur.
  4. Les peintures de la voûte existent encore, à savoir : les quatre Évangéiistes, les quatre Docteurs de l’Église, plus un Prophète sur une porte ; attribution douteuse.