Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 01.djvu/270

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’il se formait aux bonnes manières sous la discipline paternelle, il apprit de Spinello les principes de l’art de la peinture ; aussi en gardat-il la réputation de peintre excellent, comme celle d’un homme courtois et bien élevé. Ayant fait, tout jeune homme encore[1], quelques travaux à fresque dans Florence, et au dehors, pour se faire la main, il fut remarqué par Giovanni di Bicci de’ Medici, qui, voyant la belle manière de ces œuvres, lui fit peindre tous ces hommes célèbres[2] que nous voyons encore aujourd’hui parfaitement conservés, dans une salle du palais vieux[3] des Médicis [qui devint la propriété de Laurent, frère de Cosme le Vieux, après la construction du grand palais]. Cette œuvre terminée, Lorenzo, semblable aux médecins qui expérimentent leur art sur la peau des pauvres campagnards, accepta pendant quelque temps tous les travaux qu’on lui offrit, et qu’il exécuta tant bien que mal, ne voulant négliger aucune occasion de pousser à fond les études de son art. Hors de la Porta a San Friano, il peignit au Ponte a Scandicci un tabernacle, dans le style où on le voit encore maintenant, et à Cerbaia, sous un portique, plusieurs saints, outre une Vierge[4]. La famille des Martini lui ayant ensuite demandé de peindre une chapelle dans l’église San Marco de Florence, il représenta, à fresque, sur les parois, différents épisodes de la vie de la Vierge[5], et sur le tableau de l’autel[6], la Vierge entourée de saints ; dans la même église, à côté de la chapelle de saint Jean, évangéliste, appartenant à la famille des Landi, il peignit à fresque l’ange Raphaël et Tobie[7].

L’an 1418, il fit à fresque, pour Ricciardo[8] di Messer Niccolo Spinelli, sur la façade du couvent de Santa Croce qui donne sur la place, un saint Thomas touchant la plaie de Jésus-Christ, en présence des autres apôtres agenouillés[9]. À côté, il peignit également à fresque un saint Christophe, haut de douze brasses et demie, chose rare, car, depuis le saint Christophe de Buffalmacco, on n’avait vu de

  1. Mentionné comme peintre en 1870. Inscrit à la Compagnie de Saint-Luc, en 1409.
  2. Ces peintures n’existent plus.
  3. Palais Riccardi ou préfecture de Florence.
  4. Ces peintures n’existent plus.
  5. Peintures détruites ; commandées en 1482.
  6. Ce tableau, qui était de 1483, a disparu.
  7. Fresque détruite.
  8. Lire Tommaso Spinelli.
  9. Les peintures de la façade n’existent plus ; elles étaient de Bicci di Lorenzo, 1441.