truites par Jules II, afin que Raphaël y peignît, à la place, la Prison de Saint-Pierre et la Messe de Bolsène.
Piero retourna ensuite au Borgo, où sa mère venait de mourir, et, dans l’église paroissiale[1], il peignit à fresque, à l’intérieur de la porte du milieu, deux saints que l’on admire beaucoup[2]. Dans le couvend des moines de Saint-Augustin, il peignit le tableau du maître-autel[3], qui lui valut de nombreux éloges. Pour une Compagnie, ou comme on dit pour une Confrérie, il fit à fresque une Notre-Dame de Miséricorde[4] et, dans le palais des Conservateurs, une Résurrection du Christ[5], qui passe pour la plus belle de ses œuvres et pour le meilleur ouvrage que possède la ville. À Santa Maria di Loreto, il commença, en compagnie de Domenico de Venise, la peinture des voûtes de la sacristie ; mais la crainte de la peste[6] leur fit abandonner ce travail qui fut achevé, comme nous le dirons en son lieu, par Luca da Cortona[7], élève de Piero. De Loreto s’étant rendu à Arezzo, il peignit pour Luigi Bacci, citoyen arétin, dans l’égUse San Francesco, la chapelle du maître-autel[8] (8), dont la voûte[9] avait été commencée par Lorenzo di Bicci. Il y représenta l’Histoire de la Croix, depuis le moment où les fils d’Adam, pendant son ensevelissement, placèrent sous sa langue la graine de l’arbre dont fut tiré, plus tard, le bois[10], jusqu’à celui de l’Exaltation de la Croix par l’empereur Héracfius, qui entra à Jérusalem les pieds nus et la portant sur son épaule[11].
Ces fresques renferment des compositions et des attitudes dignes d’éloges, telles que les costumes de femmes de la reine de Saba[12], exécutés dans une manière douce et nouvelle ; de nombreux portraits d’après nature, anciens et très vivants ; une colonnade d’ordre corinthien divinement mesurée ; un paysan qui, les mains appuyées sur une bêche, écoute attentivement sainte Hélène, tandis que l’on déterre les
- ↑ Actuellement Sant’Agostino.
- ↑ Existent encore.
- ↑ Une Assomption, qui existe encore ; commandée le 4 octobre 1454 pour 320 florins.
- ↑ Cette fresque est perdue. Il y a un tableau de Piero, qui offre le même sujet, dans l’église de l’Hôpital ; peint en 1445 pour 150 florins.
- ↑ La Résurrection existe encore.
- ↑ Qui régna entre 1447 et 1452.
- ↑ Luca Signorelli, ou plutôt ses élèves.
- ↑ Ces fresques existent encore.
- ↑ Ou plus exactement l’arc de la chapelle. Les saints de Lorenzo existent encore.
- ↑ Lunette du mur de droite.
- ↑ Lunette du mur de gauche.
- ↑ Mur de droite.