Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 01.djvu/421

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ouvrages, en leur enlevant la grâce et le charme qu’on y chercherait vainement. Il rendait très vivement les mouvements de ses figures ; ses têtes d’hommes et de femmes sont remarquables par une vigoureuse fierté, autant que par leur gravité et la correction de leur dessin.

Ses premières œuvres furent des fresques[1] dans le cloître de San Miniato al Monte, et que l’on voit quand on descend de l’église pour aller au couvent ; elles représentent San Miniato et San Cresci prenant congé de leurs parents. Ses peintures de San Benedetto, riche monastère hors la Porta a Pinti, tant dans le cloître que dans l’église, ont été jetées à terre pendant le siège de Florence. À l’intérieur de la ville, dans le premier cloître du couvent degli Angei et face à la porte principale, il peignit une Crucifixion qui existe encore, avec la Vierge et trois saints[2]. Au commencement du cloître, qui est au-dessus du jardin, il peignit le même sujet, en ne modifiant que les têtes et quelques autres choses[3]. Dans l’église Santa Trinità, à côté de la chapelle de Maestro Luca[4], il fit un saint André. À Legnaia, pour Pandolfo Pandolfini, il peignit dans une salle quantité d’hommes illustres[5] et pour la Compagnia del Vangelista, une bannière[6] destinée à être portée en procession et qui est admirable. Dans l’église des Servi[7], il peignit à fresque trois niches simulées dans des chapelles. Celle de saint Julien renferme des sujets tirés de la vie de ce saint, avec un grand nombre de figures et un chien en raccourci qui fut très loué. Après cette chapelle, dans celle dédiée à saint Jérôme, il représenta ce saint maigre et rasé, et au-dessus une Trinité, avec un Crucifix en raccourci ; Andrea mérite, pour cette œuvre, d’être grandement loué, car il exécuta les raccourcis dans une manière meilleure et plus moderne que n’avaient fait ses devanciers. Dans la troisième chapelle, qui est à côté de celle placée sous l’orgue et que Messer Orlando de’ Medici fit construire, il peignit Lazare, Marthe et Madeleine.

Pour les religieuses de San Giuliano, il fit un Crucifix à fresque, au-dessus de la porte, entouré de la Vierge et de trois saints[8] ; cette peinture, qui est une des meilleures d’Andrea, est universellement

  1. N’existent plus.
  2. Saint Jean, saint Benoit et saint Romuald, aux Offices.
  3. N’existe plus.
  4. Luca di Bartolo, grammairien mort en 1502 ; le saint André n’existe plus.
  5. Voir plus loin.
  6. Qui n’existe plus.
  7. Les peintures d’Andrea aux Servi n’existent plus.
  8. Cette fresque existe encore, mais complètement repeinte, les trois saints représentent saint Jean, saint Dominique et saint Julien.