Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 01.djvu/430

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dini, il fit une Vierge et deux autres figures admirables ; pour les enfants de la Compagnie de Saint-Georges, un Christ en croix entre saint Jérôme et saint François[1], et, dans l’église de San Giorgio, un tableau représentant l’Annonciation[2]. On a de lui encore, à Pistoia, dans l’église San Jacopo, une Trinité, entre saint Zénon et saint Jacques[3] ; enfin, dans Florence, on voit, dans les maisons de différents citoyens, quantité de cadres et de tableaux ronds peints par lui.

Pesello fut homme modéré et agréable, et quand il pouvait rendre service à ses amis, il le faisait volontiers et avec empressement. Il épousa une jeune femme dont il eut un fils, Francesco dit Pesellino, qui s’adonna à la peinture et suivit les traces de Fra Filippo avec succès. S’il avait vécu plus longtemps, il aurait accompli de plus grandes choses que celles qu’il laissa, comme on peut en juger, car il était extrêmement studieux dans l’art et passait ses jours et ses nuits à dessiner. On peut s’en rendre compte par une merveilleuse prédelle[4] placée au-dessous du tableau de Fra Filippo, dans la chapelle du Noviciat de Santa Croce, et qui paraît sortir de la main de Filippo. Il fit quantité de petits cadres qui sont dispersés dans Florence, et, ayant acquis dans ce genre un certain renom, il mourut à l’âge de 31 ans[5]. Pesello en resta désespéré et ne lui survécut pas longtemps, car il le suivit à l’âge de 77 ans.


 

  1. Ces œuvres n’existent plus.
  2. Actuellement aux Offices.
  3. Peinte en 1457, à la Galerie nationale de Londres.
  4. Trois fragments à l’Académie des Beaux-Arts ; les deux autres, saint François recevant les stigmates et saint Cosme et saint Damien secourant un malade, sont au Louvre.
  5. Mort à 35 ans, le 29 juillet 1457 ; enterré à San Felice in Piazza.

    Pesello mourut à 79 ans, le 6 avril 1446.

    Vasari a commis plusieurs erreurs dans cette double biographie : Giuliano Pesello da Arigo di Giuocolo Giuochi, né en 1367, d’après sa déclaration au Catasto de 1427. — Francesco, dit Pesellino, petit-fils de Giuliano. Sa mère, fille de Giuliano, avait épousé un peintre nommé Stefano : étant restée veuve, elle mit son fils Francesco auprès de son père Giuliano.

    Giuliano est inscrit à la Matricule des Médecins et Pharmaciens en 1385 ; Julianus Arrighi pictor, populi Sancte Marie di Verzaria, matriculatus die XXVII junii MCCCLXXXVC ; et, en 1424, à la Compagnie de Saint-Luc. Il mourut avant son petit-fils le 6 avril 1446, et fut enterré au Carmine.

    La mort de Pesellino est mentionnée sur un livre de l’Art des Pharmaciens Francesco di Pesello, dipintore, morto a di 29 luglio 1457, riposto in San Felice in Piazza.

    D’après les livres de l’Opera del Duomo, Pesello l’ancien fut adjoint à Taddeo Gaddi en 1390. Il y est nommé Giuliano d’Arrigo. Extrait d’une délibération des Consuls de l’Art de la Laine : « Elegerunt prudentem virum Julianum Arrigi, pictorem vocatum Pesello, 1419. » Les Consuls voulaient nommer un substitut aux provéditeurs de la construction de Santa Maria del Fiore.