Benozzo Gozzoli[1] disciple de Fra Giovanni Angelico, et à juste raison aimé de lui, fut considéré par tous ceux qui le connurent comme très habile, doué de l’esprit le plus inventif et très abondant, dans la manière dont il traita les animaux, les perspectives, les paysages et les ornements. Ses productions sont si nombreuses que l’on voit qu’il ne chercha jamais d’autres plaisirs, et, si on ne peut pas le dire excellent, en comparaison de beaucoup d’autres qui le dépassèrent en dessin, du moins il les surpassa tous par la multitude de ses ouvrages, parmi lesquels il s’en rencontre nécessairement de fort bons.
Il peignit à Florence, dans sa jeunesse, le tableau de l’autel, pour la compagnie de San Marco[2], et à San Friano une Mort de saint Jérôme qui a été ruinée pour refaire la façade de l’église le long de la rue. Dans la chapelle du palais Médicis, il fit ci fresque l’histoire des Mages[3], et, à Rome, dans l’église d’Ara Cœli, l’histoire de saint Antoine de Padoue, dans la chapelle des Cesarini. Pareillement, dans la tour des Conti, c’est-à-dire au-dessus d’une porte sous laquelle on passe, il fit à fresque une Vierge avec plusieurs saints, et à Sainte-Marie Majeure, il peignit à fresque plusieurs figures qui sont remarquables, à droite, dans une chapelle, qui est près de l’entrée principale de l’église[4]).
De Rome, étant revenu à Florence, il alla ensuite à Pise, où il peignit, dans le Campo Santo, une aile entière[5], longue autant que l’édifice, et y représenta différents sujets de l’Ancien Testament, avec une très grande invention. On peut dire que c’est une œuvre vraiment terrible, car on y voit toute l’histoire de la Création du Monde, jour par jour, ensuite la Construction de l’Arche, le Déluge, rendus avec de belles compositions et un grand nombre de figures. Vient après la superbe Édification de la Tour de Babel, l’Incendie de Sodome et des
- ↑ Benozzo di Lese di Sandro. Le surnom de Gozzoli se trouve dans le vieux Livre des Peintres, avec la date mccccxxiii, mais en caractères plus récents que le reste de l’inscription. Il travailla avec Angelico à Rome et à Orvieto. Inscrit à la Matricule des Médecins et Pharmaciens en 1465. Cité parmi les élèves de Ghiberti qui travaillèrent aux portes de San Giovanni.
- ↑ C’est une Piétà ; actuellement à la Galerie nationale de Londres ; commandée par la compagnie le 23 octobre 1461.
- ↑ Existe encore, 1459.
- ↑ Les peintures de Benozzo à Rome n’existent plus.
- ↑ Vingt-quatre compartiments, dont la majeure partie existe encore, 1469-1485.