Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 02.djvu/155

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nique, et dont les branches sont formées d’une quantité de saints, formant l’arbre de la religion, au sommet duquel sont la Vierge et le Christ, qui épouse sainte Catherine de Sienne, peinture très estimée et d’une grande maîtrise, dont il refusa le prix, voulant s’acquitter ainsi de ce qu’il devait à son ancien ordre[1].

Il envoya à Pérouse, pour l’église de San Lorenzo, un très beau vitrail et en peignit un grand nombre d’autres pour les environs d’Arezzo. Il s’occupa aussi d’architecture et fit beaucoup de dessins d’ornements et plusieurs constructions pour les Arétins et leur territoire, entre autres les deux portes en pierre de San Rocco, et l’ornement en macigno dont on entoura le tableau de Maestro Luca[2], à San Girolamo.

Il composa encore deux autres ornements, le premier pour la Badia d’Anghiari, et le second pour la confrérie della Trinità, à la chapelle del Crocifisso ; puis il dessina, pour la sacristie, un lavabo très riche qui fut parfaitement exécuté par le sculpteur Santi. Comme il se plaisait à travailler sans relâche, l’hiver comme l’été, à peindre sur le mur, tâche qui de sain vous rend infirme, il fut atteint d’une hydrocèle dangereuse que les médecins lui percèrent, mais qui, en peu de jours, lui fit rendre son âme à Celui qui la lui avait donnée. Comme il avait une dévotion particulière pour les ermites des Camaldules, qui résident sur la crête de l’Apennin, à vingt milles d’Arezzo, il leur laissa ce qu’il possédait et voulut être enterré chez eux. À Pastorino de Sienne, qui fut son élève pendant de longues années, il laissa ses verres, ses dessins et ses outils. Ses autres élèves furent Maso Porro de Cortona et Battista Borro d’Arezzo[3], qui sut l’imiter et enseigna les premiers principes à Benedetto Spadari et à Giorgio Vasari de la même ville. Il vécut 62 ans et mourut l’an 1537[4]. Ce fut lui qui porta dans la Toscane l’art de peindre le verre, avec cette habileté et cette finesse qui le distinguent, et qui lui valurent de si grands éloges.


 

  1. Ce vitrail a disparu.
  2. Luca Signorelli.
  3. Mort à Florence en 1553.
  4. Il fait son testament, le 30 juillet 1529, sanus mente licet corpore languens, et meurt le même jour.