Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 02.djvu/154

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pris, et qui était nouveau pour lui, aussi envoya-t-il chercher à Rome maître Jean, miniaturiste français, qui, arrivé à brezzo, peignit à fresque un Christ, dans un arc au-dessus de Sant’Antonio, et une bannière que l’on porte dans les processions.

Le prieur exécuta encore le vitrail circulaire[1] de la façade de l’église de San Francesco, où il représenta le pape dans le Consistoire, les Cardinaux, saint François portant la rose de janvier et la règle de son ordre à approuver. Il montra dans cette œuvre combien il s’entendait à la composition, et que vraiment il était né pour peindre sur verre. Il y a encore de sa main quantité de verrières par la ville, toutes très belles, telles que, dans l’église della Madonna delle Lagrime[2], l’œil-de-bœuf représentant l’Assomption de la Vierge et les Apôtres, et un autre figurant l’Annonciation ; deux vitraux circulaires renfermant le Mariage de la Vierge[3] et un saint Jérôme, pour les Spadari ; dans l’église San Girolamo, un vitrail circulaire de la Nativité et un autre semblable à San Rocco[4].

Il envoya des œuvres analogues en divers endroits, comme à Castiglion del Lago ; à Florence, sur la demande de Lodovico Capponi, et pour Santa Félicità, une verrière[5] qui tomba entre les mains des Jésuites qui s’occupaient de pareilles peintures à Florence. Ils la défirent entièrement, pour voir les procédés employés, en enlevèrent plusieurs morceaux qu’ils gardèrent et en mirent de nouveaux, finalement ils la rendirent autre qu’elle n’était primitivement.

Il voulut encore peindre à l’huile, et fit, dans la chapelle de la Conception, à San Francesco d’Arezzo, un tableau où l’on voit des têtes et des draperies fort bien exécutées[6]; ce qui lui fit un très grand honneur, parce que c’était la première œuvre qu’il peignît à l’huile. Le prieur était une personne très honorable, qui se plaisait à arranger et à cultiver son jardin ; ayant acheté une très belle maison de campagne, il y fit de continuelles améliorations et, en homme religieux, il eut toujours des mœurs excellentes ; il était constamment agité par le remords d’avoir quitté la maison des frères. Aussi fit il, pour San Domenico d’Arezzo, couvent de son ordre, une très belle verrière, dans la chapelle du maître-autel, où il figura une vigne sortant du corps de saint Domi-

  1. Existe encore.
  2. Église de la S. S. Annuziata ; ces vitraux existent encore.
  3. Commandé le 29 octobre 1525, pour le prix de 16 livres à la brasse.
  4. Ces deux vitraux n’existent plus.
  5. Actuellement au Musée National ; elle représente Jésus porté au tombeau.
  6. Ce tableau a disparu.