Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 02.djvu/169

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achevé ce travail, il fit un tombeau[1], dans l’église de Pescia, pour Messer Baldassare, et trois figures de marbre en demi-relief dans une chapelle della Consolazione, à Rome.

Vivant plus en philosophe qu’en sculpteur, et aimant la tranquillité, il se rendit à Orvieto où il vieillit avant le temps, en dirigeant la construction de Santa Maria, qui, du reste, lui doit de nombreuses améliorations. Je crois que, s’il eût abordé de grands ouvrages, il aurait obtenu de plus glorieux résultats. Mais, comme il était un homme bon et modeste, qui fuyait les ennuis et se contentait de ce que le sort lui donnait, il laissa échapper maintes occasions de faire des choses d’importance[2].

Il était très bon dessinateur et entendait les choses de l’art mieux que son père Baccio ; dans les ornements d’architecture, il imita la manière de Michel-Ange, comme en témoignent les cheminées, les portes et les fenêtres qu’il fit dans le château Saint-Ange, à Rome, ainsi que plusieurs belles chapelles qui ont été construites d’après ses plans à Orvieto. Mais, pour en revenir à Baccio, sa mort affligea vivement les Lucquois, qui l’avaient connu pour un homme juste, bon et affable pour tous. Ses œuvres datent environ de l’an 1533 de Notre-Seigneur.



 

LORENZO di CREDI
Peintre florentin, né en 1459, mort en 1537

Tandis que Maestro Credi[3], excellent orfèvre dans son temps, travaillait ci Florence, avec autant de crédit que de renom, Andrea Sciarpelloni s’aboucha avec lui pour qu’il apprît son métier à Lorenzo Sciarpelloni, son fils, jeune homme d’un bon esprit et d’excellentes manières. Autant le maître était savant et enseignait volontiers, autant

  1. Existe encore.
  2. Mort à Orvieto en décembre 1566, enterrédans le Dôme ; sépulture commune avec Mosca.
  3. Toute cette histoire est complètement inexacte. Il s’appelait Barducci, et dans le livre de comptes de Santa Maria Nuova, on lit : Lorenzo d’Oderigo Barducci dipintore in bottega d’Andrea del Verrocchio. Dans le testament de Verrocchio il est dit : Laurentius quondam Andrea de Oderich (1488), et dans son propre testament, fait en 1531 : Laurentius olim Andree Credi.