Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 02.djvu/234

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

celui de Marcantonio, M F[1]. Elles représentent Vénus embrassée par l’Amour, d’après un dessin de Raphaël, et Dieu bénissant la race d’Abraham ; on voit dans celle-ci la servante avec deux enfants[2]. Ils gravèrent ensuite les médaillons que Raphaël avait peints dans le Vatican, c’est-à-dire, la Philosophie, la Poésie, la Théologie et la Jurisprudence ; puis une petite planche, d’après le mont Parnasse, qui est dans la même chambre ; Énée emportant Anchise pendant l’incendie de Troie, dessin d’après lequel Raphaël avait l’intention de faire un petit tableau ; puis la Galathée sur un char tiré par les dauphins et entourée de tritons qui enlèvent une nymphe. Après avoir achevé ces ouvrages, Marc Antonio reproduisit sur cuivre des figures séparées, dessinées par Raphaël, à savoir : Apollon tenant un instrument de musique, l’Amour offrant un rameau d’olivier à la Paix, les trois Vertus théologales, les quatre Vertus morales, le Christ avec les douze Apôtres ; la Madone du tableau d’Ara cœli sur une demi-feuille ; également la Vierge avec saint Jérôme, l’ange Raphaël et le jeune Tobie que le Sanzio envoya à San Domenico de Naples ; sur une petite feuille, une Vierge assise sur une chaise et embrassant l’enfant Jésus demi-vêtu, enfin une foule d’autres Madones tirées de différents tableaux peints par Raphaël. Il grava ensuite un saint Jean-Baptiste, jeune et assis dans le désert, et la sainte Cécile de l’église de San Giovanni in Monte, qui est une fort belle gravure. Raphaël ayant terminé tous les cartons des tapisseries qui furent ensuite tissées de soie et d’or pour la chapelle du pape, et qui représentent l’Histoire de saint Pierre, de saint Paul et de saint Étienne, Marc Antonio grava la Prédication de saint Paul, la Lapidation de saint Étienne et la Guérison de l’aveugle. Ces estampes furent si belles, grâce à l’invention et au dessin de Raphaël, ainsi qu’au travail au burin de Marc Antonio, qu’il n’était pas possible de voir mieux. Il grava ensuite, d’après Raphaël, une magnifique Descente de croix, où l’on remarque surtout la Vierge évanouie, et peu de temps après le Portement de croix[3], d’après le tableau de Raphaël, qui fut envoyé à Palerme ; puis une belle et grande estampe, d’après un dessin de Raphaël représentant le Christ dans les airs, avec la Vierge, saint Jean-Baptiste et sainte Catherine à genoux, ainsi que saint Paul, apôtre, debout. Les planches de toutes ces gravures étaient presque usées par le tirage lorsqu’elles

  1. Ou M, M A, A M F. La plus grande partie ne sont pas signées. On connaît trois cent quatre-vingt-trois numéros gravés parlai.
  2. Cette planche représente Noé.
  3. Gravé et signé par Agostino de Venise, 1517.