Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 02.djvu/326

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de la Nativité du Christ[1], afin de surpasser ses rivaux, il l’exécuta avec toute l’application qui lui fut possible. Dans le même temps, il envoya un tableau à Pistoia[2], et en commença deux autres[3] pour la compagnie de San Zanobi, à côté de la maison canoniale de Santa Maria del Fiore. Dans l’un, San Zanobi ressuscite un enfant du bourg degli Albizzi ; l’autre représente la translation du corps de San Zanobi de l’église de San Lorenzo où il avait été d’abord enterré, à Santa Maria del Fiore. Quand le cortège passa sur la place San Giovanni, un vieil orme desséché, planté à l’endroit où s’élève aujourd’hui une colonne de marbre surmontée d’une croix, ayant été touché en passant par le cercueil que portaient six évêques, se couvrit aussitôt miraculeusement de feuilles et de fleurs. Comme ces œuvres furent faites du vivant de Davit Ghirlandaio, ce bon vieillard avait une grande joie des succès remportés par son neveu, et remerciait Dieu de lui avoir permis de voir, pour ainsi dire, renaître en Ridolfo le talent de Domenico. Malgré ses soixante-quatorze ans, il s’apprêtait à aller à Rome, pour assister au jubilé, lorsqu’il tomba malade et mourut l’an 1525[4] ; il fut enseveli par son neveu Ridolfo, à Santa Maria Novella, auprès des autres Ghirlandai.

Pour le couvent degli Angeli, dans lequel il avait un frère, nommé don Bartolomeo, qui fut un bon et digne religieux, Ridolfo fit, entre autres choses, une très belle Cène[5], en tête du réfectoire, par l’ordre de l’abbé don Andrea Doffi, qui voulut que son portrait fût mis dans un coin du tableau. Dans la petite église della Misericordia, sur la place San Giovanni, il y a, sur une prédelle, trois histoires très belles de la Vierge, que l’on pourrait prendre pour des miniatures[6]. Pour les religieuses de San Girolamo, de l’ordre de San Francesco de’Zoccoli, il peignit deux tableaux, dont l’un représente un saint Jérôme pénitent, surmonté de la Nativité du Christ dans une lunette ; l’autre est une Annonciation, et il y a au-dessus une sainte Marie-Madeleine communiant[7].

Dans Le palais, qui appartient aujourd’hui au duc, il décora la cha-

  1. Tableau perdu.
  2. Une Vierge à San Pier Maggiore, commandée le 24 avril 1508 par la Compagnia di San Sebastiano.
  3. Tous deux aux Offices.
  4. Le 10 août 1525, à soixante-treize ans.
  5. Existe encore ; en mauvais état, signée : ANNO DOMINI MDXLIII.
  6. Existent encore, 1515, payées 84 livres.
  7. Existent encore, mais sans les lunettes.