Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 02.djvu/327

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pelle où la Seigneurie entendait la messe[1]. Au milieu de la voûte, il représenta la sainte Trinité ; dans les autres compartiments, les têtes des douze Apôtres et des enfants tenant les Mystères de la Passion ; et aux quatre angles, les Évangélistes en pied. Sur la paroi du fond de la chapelle, il retraça l’Annonciation et un paysage où l’on voit la place della Nunziata de Florence jusqu’à l’église de San Marco. Cet ouvrage terminé, il peignit, pour l’église paroissiale de Prato, la Vierge donnant sa ceinture à saint Thomas entouré des autres Apôtres[2]. À Ognissanti, il fit, pour Monseigneur de Buonafé, directeur de l’Hôpital de Santa Maria Nuova, et évêque de Cortona, un tableau de la Vierge, de saint Jean-Baptiste et de saint Romuald ; il reproduisit ensuite les trois Forces d’Hercule qu’Antonio Pollaiuolo avait peintes auparavant dans le palais Médicis, pour Giovambattista della Palla, qui les envoya en France[3].

À peu de temps de là, Ridolfo, ayant trouvé dans sa maison tous les outils et matériaux de mosaïque dont s’étaient servis son oncle Davit et son père Domenico, et ayant fait quelques études de cet art, se décida à essayer de faire quelques œuvres en mosaïque qui lui réussirent si bien qu’il représenta une Annonciation[4], au-dessus de la porte della Nunziata. Mais ce fut sa seule production en ce genre, car il n’avait pas la patience d’assembler ces petits morceaux.

La petite église della Compagnia de’Battilani possède un tableau de Ridolfo, où l’on voit la Vierge portée au ciel par des anges, et dans le bas, des apôtres environnant le tombeau[5]. Par malheur, l’église ayant été remplie, pendant le siège de Florence, de fascines encore vertes, l’humidité amollit l’enduit de la peinture, au point qu’il se détacha et tomba à terre. Ridolfo dut la recommencer et en profita pour y introduire son portrait. Il exécuta aussi une Madone et deux anges dans un tabernacle de la paroisse de Giogoli, qui est sur le bord de la route et quantité d’autres figures dans un autre tabernacle qui est en face d’un moulin des ermites Camaldules, au delà de la Chartreuse d’Ema[6].

Ridolfo, se voyant pourvu de travaux et de bons revenus, cessa de se tourmenter le cerveau à produire, et ne pensa plus qu’à vivre en

  1. Peintures terminées en 1514.
  2. Placée au-dessus de la porte du milieu.
  3. Ces œuvres sont perdues.
  4. Commandée à Davit le 24 janvier 1510 pour huit ducats d’or la brasse carrée.
  5. Au musée de Berlin.
  6. Ces œuvres n’existent plus.