ajouter Andrea del Sarto, Franciabigio, Jacopo Sansovino, le Rosso, Maturino, Lorenzetto, Tribolo encore enfant, Jacopo da Puntormo et Ferino del Vaga. Ce carton, étant devenu une véritable école d’artistes, fut porté dans la grande salle supérieure du palais Médicis ; on ne veilla pas assez sur lui, quand il fut mis entre les mains des artistes, et pendant la maladie du duc Julien, tandis que personne ne s’en occupait, il fut déchiré[1], comme nous l’avons dit autre part, et divisé en plusieurs morceaux, de sorte qu’il est maintenant dispersé, comme on peut s’en assurer par les morceaux qu’on voit à Mantoue, dans la maison de Messer Uberto Strozzi, qui les conserve avec grande vénération. Certes, à les voir, c’est une chose plus divine qu’humaine,
La réputation de Michel-Ange était devenue telle, par la Pietà de Rome, le colosse de Florence et le carton, qu’en 1503, Alexandre VI étant mort et ayant été remplacé par Jules II, Michel-Ange, alors âgé de vingt-neuf ans environ, fut appelé par ce pape à Rome[2], pour élever son tombeau ; pour son voyage, il lui fut payé cent écus par les envoyés du pape. S’étant donc rendu à Rome, il passa plusieurs mois sans qu’on lui fît mettre la main à quelque œuvre, et finalement il se décida à exécuter un dessin qu’il avait fait pour le tombeau, suprême témoignage de son génie, qui devait surpasser toute autre sépulture antique ou impériale, en beauté, en grandeur, en richesse d’ornementation et en nombre de statues. Ce projet enflamma l’esprit du pape Jules II, et fut cause qu’il se résolut à reconstruire entièrement à nouveau l’église de Saint-Pierre, à Rome, pour y mettre son tombeau, comme on l’a dit autre part[3]. Michel-Ange se mit à l’œuvre avec beaucoup d’ardeur et alla tout d’abord à Carrare, avec deux de ses apprentis, pour extraire les marbres, puis à Florence, où Alamanno Salviati lui compta pour ce travail mille écus. Il resta huit mois dans les montagnes de Carrare, sans recevoir d’autre argent, et s’y livra à de nombreuses fantaisies, incité, par ces masses de pierre, à tirer des carrières de grandes statues pour perpétuer sa renommée, comme avaient fait autrefois les anciens. Ayant enfin choisi la quantité de marbres nécessaires, et les ayant fait charger sur mer et conduire à Rome, il en remplit la moitié de la place Saint-Pierre, tout autour de Santa Caterina, et entre cette église et la galerie qui conduit au château Saint-Ange. Il s’y était installé un atelier, pour sculpter ses figures et le reste du