truction de Saint-Pierre devait être remis à la fabrique, et on devait veiller à ce que, de même, les dessins et projets relatifs à la sacristie, à la bibliothèque et à la façade de San Lorenzo, ne fussent pas dispersés, comme cela arrive souvent. Bref, les dispositions furent telles que tout fut strictement exécuté[1].
Lionardo, son neveu, désirait aller, pendant le carême, à Rome, se doutant bien que Michel-Ange approchait du terme de sa vie, et Michel-Ange l’attendait, quand, ayant été atteint d’une fièvre lente, il lui fit écrire de suite par Daniello de venir. Le mal croissant, bien que Messer Federigo Donati, son médecin, et d’autres fussent autour de lui, il fit, avec toute sa connaissance, son testament, le résumant en trois paroles : il laissait son âme entre les mains de Dieu, son corps à la terre et son bien à ses parents les plus proches. Il imposait ensuite aux siens de lui rappeler les souffrances de Notre-Seigneur au moment où il quitterait cette vie. Ainsi, le 17 février[2], à la vingt-troisième heure, l’an 1563, selon l’usage florentin, autrement dit l’an 1564 en style romain, il expira, pour s’en aller à une meilleure vie.
Michel-Ange fut très apte aux travaux artistiques ; toute chose, si difficile qu’elle fût, lui réussissait, car il avait de nature l’esprit très apte et tourné vers ces excellentes qualités du dessin. Pour s’y rendre entièrement parfait, il fit des études anatomiques en nombre infini, écorchant des corps pour examiner la composition et la jointure des os, des muscles, des veines, des nerfs, ainsi que les mouvements divers et toutes les postures du corps humain, non seulement chez l’homme, mais encore chez les animaux et particulièrement chez les chevaux qu’il se plut beaucoup à posséder. Chez tous, il voulut voir leur composition et leur anatomie, en ce qui concerne l’art, ce qu’il montra posséder aussi bien dans les œuvres qu’il eut à exécuter, que celui qui ne s’occupe pas d’autre chose. Aussi les œuvres qu’il a produites, tant avec le pinceau qu’avec le ciseau, sont-elles presque inimitables ; il leur a donné, comme on l’a déjà dit, tant d’art, de grâce et tant d’une certaine vivacité (soit dit sans offenser personne), qu’il a vaincu et surpassé les antiques, ayant su si facilement tirer ses œuvres de la difficulté, qu’elles ne sentent pas l’effort. Qui les copie ensuite par le dessin retrouve cette peine à vouloir les imiter. Son mérite a été reconnu
- ↑ L’inventaire général fut fait le 19 février 1564, le lendemain de la mort de Michel-Ange.
- ↑ Le 18 février 1564, à quatre heures trois quarts du soir. (Lettre de Fidelissimi, médecin, qui était présent, au duc Cosme, datée du même jour. Confirmée le lendemain par Averardo Serristori, ambassadeur ducal à Rome.