N obles et honorés artistes, à l’utilité et à la commodité desquels
j’ai principalement pensé en mettant la main, une seconde fois,
à un ouvrage d’aussi longue haleine, je me vois à cette heure parvenu,
avec la ferveur et l’appui de la grâce divine, au terme que je m’étais
promis d’atteindre, au début du présent travail. C’est pourquoi, remerciant
Dieu tout d’abord, et ensuite mes seigneurs qui m’ont permis de
faire en toute commodité ce que je m’étais propose, je vais donner
quelque repos à ma plume et à mon esprit fatigué ; je le ferai après
avoir donné quelques brèves explications. Si donc il devait paraître à
quelqu’un que quelquefois en écrivant j’ai été un peu long et prolixe,
qu’il sache que j’ai voulu être clair le plus qu’il m’a été possible, et
exposer les choses à autrui, de manière que ce qui n’a pas été compris,
ou que je n’ai pas su dire dans la première édition soit désormais d’une
évidente clarté. Et si ce que j’ai dit une première fois se trouve répété
dans un autre endroit, il y en a deux raisons : la première est qu’ainsi
voulait la matière dont je me suis occupé, et la deuxième que, dans
les temps que je refaisais mon ouvrage dans la forme où il a été réimprimé,
j’ai interrompu mon travail plus d’une fois, je ne dirai pas pendant
des jours, mais bien pendant des mois, soit à cause de voyages, soit
à cause de travaux excessifs que j’ai entrepris, en œuvres de peintures,
en dessins ou en constructions. J’ajouterai d’ailleurs en toute franchise
qu’il me paraît presque impossible d’éviter toutes les erreurs. Quant à
ceux qui estimeront que j’ai trop loué quelques artistes, ou anciens ou
modernes, et qui, comparant ces vieux maîtres à ceux de notre époque,