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de Fernand Mendez Pinto.

diers qui ſont obligez de rendre compte de tous ceux qui vont & viennent de iour en iour. Il y a pareillement certaines Chambres où la ville depute exprés des Anchacys & Officiers de Iuſtice, & où l’on a accouſtumé de porter encore les petits enfans qui s’eſgarent parmy la ville, afin que les peres qui les ont perdus les aillent chercher en ce lieu. Ie remets à parler ailleurs plus amplement des magnificences & des grandeurs de cette belle ville, pour ce que i’en ay dit maintement à la haſte comme en paſſant, n’a eſté que pour faire vne briefue relation de l’origine de cet Empire, & du premier qui fonda la ville de Pequin, qui ſe peut nommer veritablement & auec raiſon, la capitale de toutes celles du monde, qui touche la grandeur, la police, l’abondance, les richeſſes, & toutes les autres choſes que les hommes ſe peuuent imaginer. Ce que i’ay fait encore pour rendre compte de la fondation & de l’origine de la ſeconde ville de ce grand Empire, qui est celle de Nanquin, & des autres deux de Pacan & Nacau, dont i’ay parlé cy-deuant, & de qui les fondateurs ſont enſeuelis en des Temples fort magnifiques & riches, & en des tombeaux d’Albaſtre verd & blanc, tous garnis d’or, dreſſez ſur des Lyons d’argent, auec quantité de lampes tout à l’entour, & de caſſelettes pleines de diuerſes ſortes de parfums.




Quel fût ce Roy des Chinois qui fit baſtir la muraille qui diuiſe les deux Empires de la Chine & de la Tartarie, enſemble de la priſon qui eſt annexée à ce grand enclos.


Chapitre XCV.



Maintenant que i’ay parlé de l’origine & de la fondation de cét Empire, enſemble du circuit de cette grande ville de Pequin, il ſemble à propos de traitter le plus ſuccinctement que ie pourray d’vne autre choſe, qui n’eſt pas moins admirable que toutes celles dont i’ay fait