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de Fernand Mendez Pinto.

ſupplie tres-inſtamment de luy confirmer de nouueau la paix, que les autres Gouuerneurs luy ont touſiours accordée par le paſſé. Dequoy elle vous ſupplie d’autant plus, qu’elle ſçait que vous en auez tout pouuoir de la part du Vice-Roy. Cela eſtant, elle vous aſſeure, & vous donne ſa parole, que dans 4. iours elle fera bruſler la Galere qui vous a donné tant de peine, & mettra les Turcs hors des limites de ſon Royaume, qui eſt tout ce qu’elle peut faire, & dont ie vous viens aſſeurer. Ce qu’elle ne manquera d’executer dans le meſme terme de quatre iours.

Le Capitaine qui ſçauoit combien importante eſtoit ceſte affaire, accepta tout incontinent la promeſſe du Brachmane, & luy dit qu’il eſtoit content que ceſte paix ſe renouuelaſt entr’eux ; comme en effet elle fut tout auſſi-toſt publiée de part & d’autre, auec toutes les ceremonies qu’ils ont accouſtumé de faire en tel temps. Le Brachmane s’en retourna là-deſſus vers la Royne, qui depuis fit tout ſon poſſible pour ne manquer de parole. Mais dautant que le Capitaine Gonzallo ne pût attendre les quatre iours qu’elle luy auoit demandez, pour l’extréme danger où il voyoit expoſez nos bleſſez ; il ſe reſolut de s’embarquer : tellement que nous partiſmes ce meſme iour apres midy. Toutesfois pour vſer de preuoyance, il laiſſa en ce meſme lieu vn nommé George Neogueyra, auec commiſſion expreſſe de remarquer exactement tout ce qui ſe paſſeroit en ceſte affaire, & d’en donner de certaines nouuelles au Vice-Roy, pource que la Royne l’en auoit ainſi requis.




Des choſes qui ſe paſſerent durant ce temps-là, iuſqu’à ce que Pedro de Faria arriuaſt dans Malaca.


Chapitre XII.



Le lendemain le Capitaine Gonzallo Vaz Continho, arriua à Goa auec ce qui luy reſtoit de gens. Là il fut grandement bien receu du Vice-Roy, auquel il rendit compte du ſuccez de ſon voyage ; enſemble de ce qui eſtoit arreſté auec la Royne d’Onor, qui