auoit cinq cens hommes, qui eurent le vent ſi fauorable, qu’ils arriuerent à Malaca le cinquieſme iour de Iuin, en la meſme année 1539.
edro de Faria ſucceda à la charge de Capitaine de Malaca, à Dom Eſteuan de Gama ; & y fut auec la flotte, ſans qu’en cette nauigation il luy aduint aucune choſe qui mérite d’eſtre miſe par eſcript. Or dautant qu’à son arriuée, Dom Eſteuan de Gama n’auoit encore acheué le temps de ſa commiſſion, il ne fut point mis en poſſeſſion de ce Gouuernement, iuſques au iour qu’il deuoit entrer en charge. Toutesfois, à cauſe que Pedro de Faria eſtoit Gouuerneur de la fortereſſe, & nouuellement arriué ; ioint qu’en ce temps-là il commençoit d’entrer en charge, les Roys voiſins l’enuoyerent viſiter par leurs Ambaſſadeurs, qui luy vinrent teſmoigner la grande ioye qu’ils auoient de ſa bien-venuë, par les offres qu’ils luy firent de leur amitié, & d’vne mutuelle conſeruation de paix auec le Roy de Portugal. Or parmy ces Ambaſſadeurs il y en auoit vn de la part du Roy des Batas, qui du coſté de l’Ocean demeure en l’Iſle de Samatra, où l’on tient pour choſe aſſeurée qu’eſt l’Iſle d’Or, que le Roy de Portugal, Dom Iouan troiſieſme, s’eſt mis en eſtat de faire deſcouurir par l’aduis de quelques Capitaines du païs. Cét Ambaſſadeur, qui eſtoit beau frere du Roy des Batas, nommé Aquarem Dabolay, luy apportoit vn riche preſent de bois d’Aloës, Calambaa, & cinq quintaux de Bemoin à fleurs, auec vne lettre eſcrite ſur de l’eſcorce de Palmier, ou ſe liſoient ces paroles.
Ambitieux plus que tous les hommes du ſeruice du Lyon Couron-