Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/134

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

MARGARET.

Pour vous épouser.

PASSEPARTOUT.

Ah bien ! ah bien ! jamais ! jamais ! Moi qui étais si heureux. (Il serre la sacoche sur son cœur.) Et on dit qu’un bonheur n’arrive jamais seul !

MARGARET.

Eh bien ! justement, le second bonheur, c’est moi.

PASSEPARTOUT.

Merci !

MARGARET.

Ah ! Passepartout, si vous saviez comme on est malheureux, séparé de ce qu’on aime !

PASSEPARTOUT.

Je le sais, Margaret. (Regardant amoureusement la sacoche.) J’ai éprouvé cette douleur !

MARGARET.

Ah ! si vous saviez combien votre départ m’a fait de peine !

PASSEPARTOUT, faisant sonner la sacoche.

Et il moi donc ! leur départ à elles, ces chères bank-notes !

MARGARET.

Combien je me suis trouvée seule au club, quand vous l’avez eu quitté !

PASSEPARTOUT, embrassant la sacoche.

Comme moi, lorsqu’elles m’ont eu quitté !

MARGARET.

J’ai même voulu vous dire un dernier adieu, ne croyant pas que vous partiriez si précipitamment. Mais quand je suis arrivée à la maison de M. Fogg, elle était entièrement fermée.

PASSEPARTOUT.

Non, pas entièrement, hélas ! il restait… la fenêtre !

MARGARET.

C’est vrai ! une fenêtre avec un rideau !

PASSEPARTOUT.

Un rideau de mousseline !

MARGARET.

La chambre était encore éclairée.