Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/135

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PASSEPARTOUT.

Parbleu ! mon bec ! mon terrible bec !

MARGARET.

Ça devait être un oubli !

PASSEPARTOUT.

Un épouvantable oubli ! hélas !

MARGARET.

C’était bien imprudent, car le vent agitait le rideau de mousseline !

PASSEPARTOUT.

Comme dans mon rêve !

MARGARET.

Ma foi… quand j’ai vu ça, j’ai fait venir une échelle !

PASSEPARTOUT.

Hein ? quoi ? vous dites ?… vous avez fait venir ?…

MARGARET.

Une échelle.

PASSEPARTOUT, vivement.

Pour quoi faire ? pour quoi ? parlez donc !

MARGARET.

Eh bien, j’y suis montée.

PASSEPARTOUT.

Vous !… vous y êtes… Achevez, au nom du ciel ! (Il la saisit comme pour la pousser.)

MARGARET.

Je suis entrée dans la chambre…

PASSEPARTOUT, hors de lui.

Vous !… vous y êtes… vous y… et… et alors… vous avez… (Passepartout haletant, ne pouvant plus parler, fait le geste d’un homme qui ferme un robinet.) Frout !

MARGARET.

Eh bien oui, j’ai… frout !

PASSEPARTOUT.

Ah ! mon bec ! mon bec !… ma sacoche et mon bec ! C’est trop de bonheur à la fois ! Fille sublime ! Elle m’a fermé mon bec ! (Il l’embrasse.) Ah ! Margaret !… (Il l’embrasse.)

MARGARET.

Et vous m’épousez !…

PASSEPARTOUT.

Oui, je vous épouse ! Nous nous épousons !