Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/173

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AYRTON.

C’est alors sa propre condamnation qu’il prononcera !…

DICK.

Et qui se chargera de l’exécution de la sentence ?

AYRTON, montrant Burck.

Qui ?… Cette brute qui est là, rugissant encore de haine et de fureur !…

DICK.

Burck ?

AYRTON.

Oui, Burck, que le capitaine a fait fouetter pour acte d’insubordination ! Ce tigre se vengera tôt ou tard, et nous évitera d’être accusés d’avoir tué le capitaine !

FORSTER.

Tu crois qu’il aurait ce courage ?

AYRTON.

Lui ! attendez, (s’approchant de Burck.) Burck !

BURCK.

Hein ?

AYRTON.

Que ferais-tu si le sort de Grant était remis entre tes mains ?

BURCK, se relevant et montrant le poing.

Je le tuerais !…

AYRTON, à part.

Bien ! (À demi-voix et s’adressant aux matelots.) C’est une terrible situation que la nôtre, mes amis !

FORSTER, à mi-voix.

Et c’est le capitaine qui nous y a plongés ! Malheur à lui !

AUTRES MATELOTS, sourdement.

Oui, oui, malheur à Grant ! malheur à lui !

(Grant, à ce moment, quitte le poste qu’il occupait sur la haute roche à droite, et vient se placer au milieu des mutins qu’il regarde en face.)

GRANT.

Qu’est-ce à dire ?

JAMES, courant à lui.

Oh ! père ! prends garde !

GRANT.

Oubliez-vous que je commande sur cet îlot, comme je comman-