Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/180

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AYRTON.

Et nous les avons déjà choisis.

FORSTER.

Grant et son fils, d’abord !

TOUS.

Oui ! oui ! Grant et son fils !

GRANT.

Misérables !

AYRTON, avec force.

L’instant est venu, camarades, de choisir entre Grant et Ayrton !

LES MATELOTS.

Ayrton ! Ayrton !

GRANT.

À moi, ceux qui sont pour leur capitaine !

AYRTON.

À moi, ceux qui sont pour Ayrton ! (Tous les matelots se rangent près d’Ayrton. Grant reste seul avec son fils.)

TOUS.

Ayrton !

GRANT, s’élançant sur Ayrton, une hache à la main.

Traître !

JAMES.

Mon père ! mon père !

(Les matelots se sont précipités sur Grant et l’ont désarmé.)

AYRTON.

Ton fils et toi, vous resterez ici sur cet îlot… et je ne vous promets pas de venir vous y reprendre !

TOUS.

Non ! non !…

GRANT.

Je vous l’ai dit, aucune créature humaine ne trouverait à vivre, ici, pendant l’hiver… J’accepte cependant pour moi le supplice que vous m’infligez… Mais !… emmenez mon enfant, et laissez-moi seul !

JAMES, se jetant dans les bras de Grant.

Père, je ne te quitterai pas !

AYRTON.

Ton fils restera près de toi !… Et pour toutes les humiliations que j’ai souffertes à ton bord, tu traîneras misérablement, ici, les quelques mois qui te restent à vivre ! Allons, embarque, vous autres !