Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/182

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

GRANT.

Misérables ! Je te retrouverai, Ayrton ! Un navire peut passer…

AYRTON, haussant les épaules.

Sur la limite du cercle polaire ?… Allons donc !

GRANT.

Je saurai construire une chaloupe avec les restes du Britannia

AYRTON, railleusement.

Avec les restes du Britannia !… Je ne crois pas, Harry Grant !

GRANT.

Ah !

(Il se dirige vers la chaloupe.)

FORSTER, à Ayrton.

Et Burck ?

AYRTON.

Burck ! Puisque l’un de nous ne pourrait trouver place dans la chaloupe, que ce soit lui ! (Bas.) Au cas où le froid et la faim épargneraient Harry Grant, celui-là ne l’épargnera pas ! Au large !

TOUS LES MATELOTS.

Au large !

(La chaloupe est poussée au large et disparaît.)


Scène I

GRANT, JAMES, BURCK.
(Grant, assis sur une roche, les bras croisés, reste immobile.)
JAMES, tombant à genoux près de son père.

Ils partent ! ils partent !… Tout est fini… tout est fini !… Ah ! mon Dieu ! ayez pitié !… secourez-nous !

GRANT, relevant la tête.

Aidons-nous, pour que le ciel nous aide ! James, il faut avoir quitté cet îlot, avant que la banquise ne se reforme autour de lui ! Les débris du Brilannia sont en bon état ! Mais nous ne sommes que deux, et il faudra bien des jours !…

JAMES.

Mais, père, pendant la saison d’été, les baleiniers approchent quelquefois ces parages ! Ne pourrait-on ?…