Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/197

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ROBERT.

Comment ?…

ARABELLE.

La bouteille !… Ah ! l’émotion trouble mes idées !…

MARY.

Madame… expliquez-vous, je vous en conjure !

ARABELLE.

Eh ! le puis-je, agitée comme je le suis !… Cet horrible animal dont j’ai prononcé le nom !… Wilson, expliquez, je vous prie, expliquez.

WILSON.

À l’instant, milady. (À Robert.) Vous dites donc que vous êtes…

ROBERT, d’un ton décidé.

Mary Grant, ma sœur, et moi, Robert Grant, fils du brave capitaine de ce nom. Et voilà dix-huit mois que nous sommes sans nouvelles de notre père et de notre frère James, embarqués sur le Britannia ! Maintenant, à votre tour, monsieur, dites-nous vite ce que vous savez !

MARY.

Veuillez excuser la vivacité de mon frère ! Il n’a que quatorze ans.

ROBERT.

Eh bien ! Quatorze ans ! ce n’est donc rien ?… Les trois quarts d’un homme !

WILSON.

Sachez donc qu’il y a quelques jours, nous avons repêché dans la Manche une bouteille, dans laquelle se trouvait un document concernant le sort du Britannia.

ROBERT.

Écrit de la main de mon père ?

WILSON.

Oui.

ROBERT.

Je veux le voir, monsieur ! (À Arabelle.) Madame !… (Lui pressant les mains.) Donnez-le-moi, madame ! que je puisse au moins baiser son écriture !

ARABELLE, se débattant.

Mais je ne l’ai pas ! je ne l’ai pas !… Il va m’attendrir, ce cher petit démon !…

MARY.

Robert !