Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/218

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PAGANEL.

Hein ? quoi ? Comment, le Scotia ?…

WILSON.

Ce bâtiment n’est pas le Scotia !

PAGANEL.

Ce n’est pas le Scotia ?

WILSON.

C’est le Duncan, yacht de plaisance de Sa Seigneurie lord Glenarvan.

PAGANEL, poussant un cri.

Le Duncan… Un yacht de plaisance !… Oh ! grand Dieu ! Arrêtez alors… arrêtez !… La sonnette du Lord ! la sonnette !… (Il tire fortement une des longues nattes qui pendent sur le dos d’Arabelle.) Arrêtez ! arrêtez !

ARABELLE, poussant des cris de paon.

Ah ! le misérable !… Ce sont mes nattes, monsieur !

PAGANEL.

Recevez mes excuses ! Je me disais aussi : ça ne sonne pas !…

(Tous se lèvent de table.)
PAGANEL, courant comme un fou.

Mais il faut arrêter le Duncan !… Qu’on me débarque !

ARABELLE, hors d’elle-même.

Oui, qu’on le débarque, et qu’on le jette à la mer !

GLENARVAN.

Arabelle ! Ma tante ! (À Paganel.) Vous débarquer, monsieur, c’est impossible !

WILSON.

Nous sommes à plus de cent milles de la côte !

PAGANEL.

Un canot alors ! un canot ! Qu’on me ramène à terre.

WILSON.

Calmez-vous !

PAGANEL.

Le Duncan !… Et où va le Duncan ?

GLENARVAN.

Vers l’Amérique du Sud.

PAGANEL, s’arrachant tes cheveux.

L’Amérique du Sud ! Que dira la Société géographique de Paris !…