Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/229

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GLENARVAN.

Mais de l’autre côté ?…

LE MULETIER.

Vous trouverez des chevaux pour traverser les pampas. Seulement, en passant cette chaîne, prenez garde aux avalanches ou aux tremblements de terre ! Ces grondements souterrains, je vous le répète, ne sont pas de bon augure !

PAGANEL.

Ces cataclysmes-là sont la beauté de ce pays ? Ici, les montagnes se déplacent comme par enchantement ! Je ne serais pas fâché de voir un tremblement de terre, moi !

LE MULETIER.

Que le ciel vous en préserve, monsieur, et si j’ai un conseil à vous donner, passez vite, quand vous serez engagés dans le col, et ne parlez qu’à voix basse ! Le moindre bruit peut provoquer une avalanche !

GLENARVAN.

Ainsi, pas de distractions, monsieur Paganel !

PAGANEL.

Des distractions ! moi ! Je n’en ai jamais !

GLENARVAN, au muletier.

Vous pouvez nous guider jusqu’au sommet du col ?

LE MULETIER.

C’est en dehors de nos conditions, mais il y a danger… je reste avec vous.

GLENARVAN.

Bien !… Votre temps et vos peines vous seront largement payés.

(On entend de nouveaux roulements.)

LE MULETIER.

Suivez-moi donc. (S’arrêtant.) Écoutez !… Ces grondements se propagent à travers toute la chaîne ! Il serait peut-être prudent de remettre…

GLENARVAN.

Nous n’avons pas le temps d’être si prudents que cela, mon ami ! En route.

(Tous, le muletier en tête, gravissent le rocher à gauche.)

PAGANEL, en montant.

Il a beau dire, ce muletier, c’est charmant !