Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/230

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LE MULETIER.

Je vais m’assurer de l’état de la roche. Attendez ici !

(Dès que Glenarvan et ses compagnons sont arrivés sur la roche, un bruit terrible se fait entendre. Le talus que gravissent les voyageurs s’écroule tout à coup, et ils sont précipités dans l’abîme qui se trouve au pied du talus.)

MULRAY.

Quelle culbute, monsieur le géographe !

PAGANEL.

Me voilà, mes amis, soyez sans inquiétude ! Je ne suis pas blessé ! Seulement j’ai perdu mes lunettes ! (Regardant autour de soi.) Où sont-ils donc ?

GLENARVAN, reparaissant ensuite.

Aucun de nous n’est blessé ?… Eh bien, et Robert… Où est Robert ?…

PAGANEL.

Je ne le vois pas.

GLENARVAN, appelant.

Robert !…

TOUS.

Robert ! Robert !…

GLENARVAN.

Il ne répond pas, et là, dans ce précipice, où nous avons été jetés nous-mêmes, je ne l’aperçois pas !…

PAGANEL.

Peut-être le malheureux enfant a-t-il roulé jusqu’au fond ?…

MULRAY.

Attendez, je vais y descendre, moi !

LE MULETIER.

À quelques toises d’ici la pente est trop rapide pour qu’il soit possible de s’arrêter !… Si l’on glisse, c’est la mort !

GLENARVAN.

Alors, j’y vais !…

MULRAY.

Milord, vous n’avez pas le droit de vous exposer, j’y vais, moi ! Mais j’ai là-bas une femme et un enfant… je n’ai rien de plus à vous dire ! Adieu… (Il descend dans le gouffre. De nouveaux grondements se font entendre.)