Ah ! je crains bien que la banque en soit pour son argent !
J’espère, au contraire, que nous mettrons, tôt ou tard, la main sur l’auteur du vol. Des inspecteurs de police, gens fort habiles, ont été envoyés à Liverpool, à Glascow, au Havre, à Suez, à Brindisi, à New-York, et, il y a huit jours, la police métropolitaine leur a adressé le signalement de deux individus, bien mis, de bonnes manières, qu’on avait remarqués, allant et venant, dans la salle des payements, le jour même où le vol a été commis.
Oh ! des signalements ! Tous les signalements se ressemblent !
En tout cas, le zèle des détectives ne peut manquer d’être singulièrement surexcité, car la Banque d’Angleterre leur a promis une prime de dix pour cent de la somme qui sera retrouvée !
Deux cent mille francs si on retrouve les deux millions ! Parbleu ! je trouverais assez excentrique de courir après le voleur,… si ça en valait la peine !
D’abord, ce n’est pas un voleur.
Comment ! Ce n’est pas un voleur cet individu qui nous a soustrait pour deux millions de bank-notes ?
Non ! c’est un industriel.
Le Times assure que c’est un gentleman.
Qui est-ce qui parle ?… Tiens, monsieur Fogg !
Ah ! monsieur Fogg.
(Le journal s’abaisse. Fogg apparaît. Il se lève et salue froidement ses collègues qui lui rendent son salut.)
Et bien, moi, messieurs, je crois que le voleur échappera à toutes les recherches.