Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/27

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FLANAGAN.

Allons donc ! Il n’y a plus un seul pays où il puisse se réfugier !

STUART.

Par exemple !

FLANAGAN.

Où voulez-vous qu’il aille ?

STUART.

Je n’en sais rien ; mais, après tout, la terre est assez vaste.

FOGG.

Elle l’était autrefois.

STUART.

Comment, autrefois ? Est-ce que la terre a diminué ?

FOGG.

Elle a diminué, puisqu’on la parcourt dix fois plus vite qu’il y a vingt ans ; ce qui, dans le cas dont nous nous occupons, rendra plus facile la fuite du gentleman inculpé.

STUART.

Il faut avouer, monsieur Fogg, que vous avez trouvé là une manière plaisante de dire que la terre a diminué… Ainsi, parce qu’on en fait maintenant le tour en trois mois…

FOGG.

En quatre-vingts jours seulement.

SULLIVAN.

En effet, messieurs, en quatre-vingts jours, depuis que la section entre Rothal et Allahabad a été ouverte sur le chemin de fer qui traverse l’Inde.

STUART.

Oui ! quatre-vingts jours, mais non compris le mauvais temps, les naufrages, les déraillements, les explosions…

FOGG.

Tout compris.

STUART.

Théoriquement, vous avez raison, monsieur Fogg ; mais dans la pratique…

FOGG.

Dans la pratique aussi, monsieur Stuart.

STUART.

Je voudrais bien vous y voir !