Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/379

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IVAN.

Qu’on amène les prisonniers. (À Sangarre.) Et toi, observe bien si l’un d’eux se trahit !

(Les prisonniers défilent. — Michel Strogoff est parmi eux, mais quand il passe devant elle, Marfa ne bouge pas.)

IVAN.

Eh bien ! ton fils ?

MARFA.

Mon fils n’est pas parmi ces prisonniers !

IVAN.

Tu mens !… désigne-le… parle… je le veux !

MARFA, résolument.

Je n’ai rien à vous dire.

SANGARRE, bas.

Oh ! je la connais, cette femme !… Sous le fouet, même expirante, elle ne parlera pas !…

IVAN.

Elle ne parlera pas, dis-tu !… Eh bien, il parlera lui !… Saisissez cette femme, et qu’elle soit frappée du knout jusqu’à ce qu’elle en meure !

(Marfa est saisie par deux soldats et jetée à genoux sur le sol. Un soldat portant le knout se place derrière elle.)

IVAN, au soldat.

Frappe !

(Le knout est levé sur Marfa. Strogoff se précipite sur le soldat, arrache le knout et en frappe Ivan au visage.)

STROGOFF.

Coup pour coup, Ogareff !

MARFA.

Qu’as-tu fait, malheureux !

IVAN.

L’homme du relai !

SANGARRE.

Michel Strogoff.

STROGOFF.

Moi-même ! Oui, moi, que tu as insulté, outragé ! moi dont tu veux assassiner la mère !

TOUS.

À mort ! à mort !