Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/380

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IVAN.

Ne tuez pas cet homme ! Qu’on prévienne l’émir !

MARFA.

Mon fils !… Ah ! pourquoi t’es-tu trahi ?

STROGOFF.

J’ai pu me contenir quand ce traître m’a frappé ! Mais le fouet levé sur toi, ma mère !… oh ! c’était impossible !

IVAN.

Éloignez donc cette femme !… et qu’on le fouille !

(Les soldats exécutent cet ordre.)

STROGOFF, résistant.

Me fouiller ! Lâche ! misérable !

IVAN, lui prend la lettre qu’il porte sur sa poitrine et la lit.

Oh ! il était temps !… Cette lettre perdait tout !… Maintenant, le Grand-Duc est à moi !


Scène V

Les Mêmes, FÉOFAR et sa suite.
IVAN.

Émir Féofar, tu as un acte de justice à accomplir.

FÉOFAR.

Contre cet homme ?

IVAN.

Contre lui.

FÉOFAR.

Quel est-il ?

IVAN.

Un espion russe.

TOUS.

Un espion !…

MARFA.

Non, non… mon fils n’est pas un espion ! Cet homme a menti !

IVAN.

Cette lettre, trouvée sur lui, indiquait le jour où une armée de secours doit arriver en vue d’Irkoutsk… le jour où, faisant une sortie, le Grand-Duc nous aurait pris entre deux feux !