Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/381

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TOUS.

À mort ! à mort !

NADIA.

Grâce pour lui !

MARFA.

Vous ne le tuerez pas !

TOUS.

À mort ! à mort !

IVAN, à Strogoff.

Tu les entends ?

STROGOFF, à Ivan.

Je mourrai, mais ta face de traître, Ivan, n’en portera pas moins, et à jamais, la marque infamante du knout !

IVAN.

Émir, nous attendons que ta justice prononce.

FÉOFAR.

Qu’on apporte le Koran.

TOUS.

Le Koran ! le Koran !

FÉOFAR.

Ce livre saint a des peines pour les traîtres et les espions !… C’est lui-même qui prononcera la sentence !

(Des prêtres tartares apportent le livre sacré et le présentent à Féofar.)

FÉOFAR, à l’un des prêtres.

Ouvre ce livre, à l’endroit où il édicté les peines et châtiments. Mon doigt touchera un des versets… et ce verset contiendra la sentence !

(Le Koran est ouvert. Le doigt de Féofar se pose sur une des pages, et un prêtre lit à haute voix le verset touché par l’émir.)

LE PRÊTRE, lisant.

« Ses yeux s’obscurciront comme les étoiles sous le nuage, et il ne verra plus les choses de la terre ! »

TOUS.

Ah !

FÉOFAR, à Strogoff.

Tu es venu pour voir ce qui se passe au camp tartare ! Regarde ! Maintenant que notre armée triomphante se réjouisse, que la fête ait lieu qui doit célébrer nos victoires !