Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/392

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LE SERGENT.

On pourrait donner un autre guide à l’aveugle, et cette belle fille resterait au bivouac ! (Il s’approche d’elle.)

NADIA.

Laissez-moi, laissez-moi !

STROGOFF, à part.

Misérables !

LE SERGENT.

Elle est farouche, la jeune Sibérienne ! Nous nous reverrons plus tard, la belle.

UN SOLDAT, entrant.

Capitaine, en montant sur une colline, à cent pas d’ici, on peut voir de grandes fumées qui s’élèvent dans l’air, et, en prêtant l’oreille, on entend, au loin, le bruit du canon.

L’OFFICIER.

C’est que les nôtres donnent l’assaut à Irkoutsk !

STROGOFF, à part.

L’assaut à Irkoutsk !

L’OFFICIER.

Voyons cela. (Aux soldats.) Dans une heure le moment sera venu d’accomplir notre tâche, et, cela fait, nous rejoindrons les assaillants.

(Il sort, les soldats l’accompagnent. Le sergent regarde une dernière fois Nadia et sort.)


Scène V

NADIA, STROGOFF, MARFA, puis LE SERGENT.
NADIA.

Ils sont partis, frère, nous pouvons continuer notre route.

STROGOFF.

Non !… j’ai dit que nous allons du côté du lac Baïkal !… il ne faut pas qu’ils nous voient prendre un autre chemin !

NADIA.

Nous attendrons alors qu’ils soient tout à fait éloignés.

STROGOFF.

C’est aujourd’hui le 24 septembre, et aujourd’hui… je devais être à Irkoutsk.