Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

PASSEPARTOUT.

Oh ! ne vous gênez pas !

FIX, parcourant le passeport, à part.

Tiens ! tiens ! mais c’est tout à fait mon second signalement !…

PASSEPARTOUT.

Eh bien ! monsieur ?…

FIX.

Ce passeport n’est pas le vôtre ?

PASSEPARTOUT.

Non, c’est celui de mon maître.

FIX.

Le sieur Philéas Fogg ?…

PASSEPARTOUT.

Oui ! oui ! un maître que j’ai acheté et qui m’a forcé de partir bien précipitamment, allez !

FIX, à part.

C’est un bavard ! Bon ! (Haut.) Continuez donc.

PASSEPARTOUT.

Moi qui rêvais une vie sédentaire et confortable, il me fait courir de ville en ville, de pays en pays, sans s’arrêter nulle part, jetant l’argent à pleines mains pour arriver plus vite !

FIX, à part.

Mais c’est un homme qui se sauve !

PASSEPARTOUT.

Et tout cela sans bagages, monsieur !

FIX.

Sans bagages ?

PASSEPARTOUT.

Oui, mais nous achèterons tout en route.

FIX.

Pour voyager de la sorte, il est donc bien riche ?

PASSEPARTOUT.

C’est probable, car il emporte avec lui une somme énorme en belles bank-notes toutes neuves ?

FIX, à part.

Décidément, ce n’est pas l’Américain, c’est celui-là !

PASSEPARTOUT.

Tenez, il a promis une prime de vingt mille francs aux mécaniciens