Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/39

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FIX, à part.

Voyons donc. (Il sort des papiers de sa poche et les consulte en regardant Archibald.) Mais il ressemble au premier signalement ! Nous nous reverrons.

(On entend le sifflet du bateau.)
FIX.

Le bateau !

ARCHIBALD.

Ma lettre sans doute !

(Tous deux courent vers l’embarcadère. En ce moment le paquebot apparaît glissant entre les deux rives du canal et il vient s’arrêter à son débarcadère au fond de la scène. Des voyageurs en descendent et sont houspillés par les fellahs qui se disputent leurs colis. Archibald a sauté à bord par-dessus le parapet du quai. Fix, près de la passerelle, dévisage tous les voyageurs qui débarquent. Sifflements de la vapeur. Cris des fellahs.)


Scène III

MUSTAPHA, FIX, PASSEPARTOUT.
(Mustapha, évitant la foule, s’est assis à gauche et lit le Figaro.)
PASSEPARTOUT.

Me voilà en Égypte, le pays de madame Putiphar ! Je vais donc voir des Égyptiens, des almées, des pachas, des Turcs, des vrais Turcs avec des turbans, des pantalons plissés et des soleils dans le dos ! Mais occupons-nous d’abord des commissions que m’a données mon maître : acheter des chemises, des mouchoirs et faire viser le passeport.

FIX, revenant quand il a vu que le débarquement était terminé.

Personne à bord qui ressemble à mon individu ! Allons, il faut m’en tenir à mon Américain.

PASSEPARTOUT, l’apercevant.

Ah ! voilà un monsieur qui m’indiquera mon chemin. (À Fix.) Monsieur ?


FIX.

Hein ?

PASSEPARTOUT.

Monsieur, voulez-vous m’indiquer l’endroit où je pourrai faire viser ce passeport ? (Il présente le passeport.)

FIX.

Un passeport ? Permettez… j’aime beaucoup à lire les passeports, moi !