Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/411

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IVAN, à part.

Et demain les Tartares seront maîtres d’Irkoutsk !

LE GRAND-DUC.

Est-ce tout ce que contenait cette lettre du gouverneur de Moscou ?

IVAN.

Non !… Il était aussi question d’un homme dont Votre Altesse doit se défier… un officier russe.

LE GRAND-DUC.

Un Russe ! un officier ! Quel est le nom de ce traître ?

IVAN.

Ivan Ogareff, maintenant le lieutenant de Féofar et organisateur de cette invasion.

LE GRAND-DUC.

Ivan Ogareff, jadis condamné par moi à la dégradation !

IVAN.

Il a juré de se venger de Votre Altesse et de livrer la ville aux Tartares !

LE GRAND-DUC.

Qu’il vienne donc, je l’attends ! Ah ! qu’il méritait bien, ce misérable, le châtiment qui l’a frappé, lui qui devait provoquer plus tard l’envahissement de son pays !

IVAN, froidement.

Il le méritait !

LE GRAND-DUC.

Mais, dis-moi, comment as-tu fait pour pénétrer dans Irkoutsk ?

IVAN.

Pendant le dernier engagement qui vient d’avoir lieu, je me suis mêlé aux défenseurs de la ville, je me suis nommé, et l’on m’a conduit aussitôt devant Votre Altesse.

LE GRAND-DUC.

Tu as montré un grand courage, Michel Strogoff. Que demandes-tu pour prix de tes services ?

IVAN.

Le droit de combattre pour la défense d’Irkoutsk.

LE GRAND-DUC

Tu commanderas une des portes de la ville.

IVAN.

La porte Tchernaïa, Altesse, celle que les Tartares menacent le plus ?