Non ! je ne ferai pas cela, moi qui suis comme toi de la race des Parsis.
Ah ! je suis sauvée, alors.
Princesse Aouda, dispose de ton serviteur. Il se fera tuer pour toi ! Mais comment as-tu pu fuir ?
Grâce au dévouement de Nakahira, la courageuse Malaise, qu’on a enlevée de son pays pour en faire une esclave et qui m’aime comme une sœur ! Mariée il y a deux mois à peine à ce rajah que je ne connaissais pas, ils veulent que je meure, moi qui suis à peine entrée dans la vie !
Pauvre Aouda !
J’étais enfermée depuis deux jours dans la pagode où j’attendais l’heure du supplice. Les brahmanes avaient voulu m’enivrer de ce « hang » qui anéantit à la fois l’âme et le corps ! J’avais repoussé ce breuvage ! La nuit dernière, Nakahira put parvenir jusqu’à moi et m’entraîna pendant le sommeil de ces prêtres ! Toute la journée, nous avons marché à travers la forêt et les jungles, et nous sommes arrivées dans cette demeure où le ciel m’a fait rencontrer un ami et un frère !
Le sacrifice doit avoir lieu cette nuit même !
Oui ! cette nuit même !
Eh bien, la victime manquera au sacrifice ! Aouda, je serai ton guide, je te conduirai jusqu’aux possessions anglaises.
Merci, frère.
En quelques heures nous aurons gagné Calcutta…
Et là, je retrouverai une sœur bien-aimée, et avec elle, un parent qui ne refusera pas de m’accueillir.