Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/51

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NAKAHIRA.

D’ailleurs, si ta vie est encore en danger dans l’Inde, malgré la protection des lois anglaises, pourquoi ne pas me suivre au pays malais où j’étais autrefois reine et prêtresse ? Là, je retrouverai les mystérieuses divinités qui obéissaient à ma voix. Depuis que j’ai été enlevée de mon île et vendue à la cour du rajah, je le sais, je le sens, on m’attend toujours là-bas, et si tu veux me suivre, aucune puissance ne pourra t’atteindre !…

LE PARSI.

On vient de ce côté !…

NAKAHIRA.

Les gardes du rajah peut-être !

LE PARSI.

Non ! un homme ! un Européen !

AOUDA.

Que personne ne nous voie ! Que personne ne puisse soupçonner notre présence ici !

LE PARSI.

Par ici ! Aouda, par ici !

AOUDA.

Viens, viens.

(Aouda et Nakahira suivent l’Indien qui les fait passer à droite à travers les murailles ruinées du bungalow.)


Scène II

FIX, puis PASSEPARTOUT.
FIX, entrant par le fond à droite.

Ah ! m’y voici… grâce au ciel, j’arrive le premier.

PASSEPARTOUT, arrivant par le fond.

Ah ! m’y voilà ! Dieu merci, j’arrive le… (Apercevant Fix.) Non, j’arrive le second. — Tiens, c’est vous, monsieur ? Nous nous sommes déjà rencontrés à Suez !

FIX.

En effet, j’ai suivi la même route que vous, et je devine ce qui vous amène. Un viaduc s’étant écroulé, le train ne peut continuer sa route…