Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/63

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ARCHIBALD, avec mauvaise humeur.

Et, sans la nuit, qui a favorisé notre fuite, nous aurions payé cher votre chevaleresque équipée.

FOGG, d’un ton rude.

Ah ! pourquoi, monsieur, vous êtes-vous joint à nous ?

ARCHIBALD, même jeu.

Parce que cela me convenait, monsieur.

FOGG, même jeu.

Pourquoi, lorsque l’un de ces gardiens me menaçait et allait me frapper, êtes-vous intervenu et l’avez-vous blessé ?

ARCHIBALD.

Parce que je ne voulais pas qu’il vous tuât, monsieur.

FOGG.

Ah !

PASSEPARTOUT, à part.

Tiens !

ARCHIBALD.

Attendu que je me suis réservé le plaisir de vous tuer moi-même.

PASSEPARTOUT.

Ah ! c’est pour ça ?

ARCHIBALD.

Mais qui nous retient ici, maintenant que vous avez fait tout ce qui était en votre pouvoir pour pénétrer dans la pagode et en arracher la victime ? Une tentative nouvelle serait entièrement inutile.

FOGG.

Ce n’est pas mon avis. L’éléphant que l’Indien doit ramener après la cérémonie des funérailles, je puis l’attendre ici.

ARCHIBALD.

Ici ?

FOGG.

Oui. Nous sommes dans cette nécropole où doit s’accomplir le sacrifice. Là, près de ces gardes qui veillent, est dressé le bûcher sur lequel repose déjà le corps du rajah.

ARCHIBALD.

Eh bien ?

FOGG.

Peut-être se présentera-t-il quelque occasion plus favorable de sauver cette jeune femme, et comme j’ai encore une heure à perdre… je reste… (Il tire un revolver dont il fait jouer la batterie.)