Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/71

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FOGG.

Il y a 23 jours que nous avons quitté Londres.

PASSEPARTOUT, ficelant son paquet, à part.

Voilà déjà 23 jours que ce satané bec brûle à mes frais !… comme qui dirait 552 heures de combustion !

FOGG.

Avant 57 jours nous serons de retour en Angleterre.

PASSEPARTOUT.

Encore 57 ! Pardon, monsieur, nous sommes toujours dans les délais ?…

FOGG.

Exactement. Nous avions gagné 48 heures, mais nous les avons perdues pour être utile à cette jeune femme !

PASSEPARTOUT, à part.

Il appelle cela être utile ! Et cet imbécile de policier qui prétend que c’est un voleur. Enfin, il s’est décidé à nous quitter, et il a bien fait ! (Montrant ses mains.) Sans cela il aurait passé par ces deux tenailles-là ! — Voilà le colis ficelé.

FOGG.

Passepartout, vous avez retenu nos deux places sur le paquebot de Hong-Kong ?

PASSEPARTOUT.

Oui, le Rangoon, excellent marcheur. Il part ce soir, dans deux heures et demie !

FOGG, allant et venant.

Bien… bien…

PASSEPARTOUT.

Et maintenant l’adresse. (Il met l’adresse au colis.) À monsieur, monsieur le rajah, en son tombeau, province du Bundelkund.


Scène II

Les Mêmes, AOUDA.
FOGG.

Ah ! Aouda !

PASSEPARTOUT, regardant Aouda, à part.

Est-elle encore assez gentille sous ces vêtements-là, ma veuve !… Dire que j’ai été le mari… défunt d’une aussi jolie femme !