Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/70

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FOGG.

C’est juste !

PASSEPARTOUT.

Hein ? monsieur, avez-vous bien fait de la tirer de la main de ces bandits ! Faire mourir une si charmante personne ! Est-elle assez jolie ?

FOGG, indifférent en paroles.

Je n’ai pas vu… je n’ai pas remarqué…

PASSEPARTOUT.

Tiens !… moi qui croyais que vous la regardiez… avec, intérêt… quand elle dormait… la tête appuyée sur votre épaule… pendant que ce digne éléphant vous transportait à Allahabad.

FOGG.

Vous vous trompiez.

PASSEPARTOUT.

Et ont-ils été touchants les remerciements qu’elle vous a adressés lorsque nous sommes arrivés à Bénarès !

FOGG.

Je ne me souviens pas…

PASSEPARTOUT.

Ah ! ah ! Et pendant que nous longions en chemin de fer les bords du Gange, il me semble que monsieur était parfois ému en regardant cette belle jeune fille.

FOGG, impatienté.

Assez ! assez ! Qu’est-ce que vous faites là ?

PASSEPARTOUT.

Moi, monsieur, je fais un paquet des vêtements du défunt rajah… dont je m’étais affublé… vous savez ?…

FOGG.

Et ce paquet ?

PASSEPARTOUT.

Dame, monsieur, c’est tout lamé d’or et d’argent. Je vais l’expédier par la grande vitesse aux héritiers du rajah. Je ne veux pas passer pour un voleur.

FOGG, s’asseyant et consultant son carnet.

Nous sommes aujourd’hui le 26 octobre…

PASSEPARTOUT.

Oui, monsieur, le 26 octobre.